Assainissement par les plantes : une solution naturelle pour des eaux propres

assainissement par les plantes

L’assainissement par les plantes, également connu sous le nom de phytoépuration, émerge comme une solution innovante et écologique pour le traitement des eaux usées. En exploitant les pouvoirs naturels des végétaux, cette méthode imite le fonctionnement des écosystèmes aquatiques tels que les marais et les mares. Idéale pour les habitations non raccordées aux réseaux d’assainissement traditionnels, elle permet de nettoyer efficacement les eaux usées tout en préservant l’environnement. Grâce à un processus naturel qui requiert peu d’entretien et ne fait pas appel à des produits chimiques, la phytoépuration représente une approche durable et harmonieuse pour garantir des eaux propres.

Qu’est-ce que la phytoépuration ?

La phytoépuration est une méthode innovante qui s’appuie sur la capacité des plantes à filtrer et traiter les eaux usées. Cette technique, qui imite les processus naturels que l’on retrouve dans des écosystèmes comme les marais ou les mares, constitue une alternative écologique et durable aux systèmes d’assainissement traditionnels tels que les fosses septiques.

Le fonctionnement de la phytoépuration

Pour comprendre la phytoépuration, il est important d’en connaître le mode de fonctionnement. 

Des bassins interconnectés

Dans un système de phytoépuration, les eaux usées sont dirigées vers une série de bassins. Après un prétraitement pour éliminer les grosses particules et les graisses, les eaux s’écoulent lentement à travers 2 à 3 lagunes connectées par des tuyaux. Ce processus peut durer jusqu’à un mois.

Le rôle des végétaux et des micro-organismes

Chaque bassin a une fonction précise :

  • Bassin de décantation : Il retient les solides, les transformant en minéraux grâce aux bactéries anaérobies.
  • Bassin de traitement : Ici, les matières organiques restantes et les bactéries pathogènes sont éliminées.
  • Bassin de finition : Il assure le dernier nettoyage, en utilisant la faune et la flore pour améliorer la qualité de l’eau.

Les avantages de l’assainissement par phytoépuration

Cette méthode présente de nombreux points forts par rapport aux systèmes conventionnels :

  • Écologique : Aucun produit chimique ou énergie fossile n’est requis. La dépollution repose exclusivement sur la nature.
  • Économie : Pas besoin de vidange annuelle comme avec une fosse septique, ce qui réduit les coûts d’entretien.
  • Esthétique : s’intègre harmonieusement dans le jardin, offrant un habitat riche à la biodiversité.
  • Encouragement à la consommation responsable : Incitation à utiliser des produits biodégradables et moins polluants.

Les limites à considérer

Malgré ses nombreux avantages, la phytoépuration a ses limites :

  • Espaces requis : La nécessité d’un espace conséquent rend son installation difficile en milieu urbain.
  • Types de polluants : Tous les contaminants ne peuvent pas être traités, ce qui nécessite un examen préalable.
  • Coût d’installation : L’intervention d’un professionnel pour la conception peut alourdir le budget initial, bien que cela garantisse la qualité du système.
  • Conditions climatiques : Les périodes de gel ou de sécheresse peuvent avoir un impact sur l’efficacité des bassins.

Comment mettre en place un système de phytoépuration chez vous ?

Il est possible d’installer un système de phytoépuration chez vous. Cependant, il est important de s’y prendre correctement. 

Démarches et réglementation

Avant d’envisager une construction, il est impératif de vérifier la législation locale sur l’assainissement non collectif. En France, cette installation n’est autorisée que si le raccordement à un réseau public est impossible. Contactez le Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) pour obtenir les informations nécessaires et faire valider votre projet.

Dimensionnement et conception

Il est crucial de bien dimensionner le système basé sur le nombre d’équivalents habitants (EH) pour estimer la pollution organique des eaux usées. En général, il est recommandé de prévoir entre 2 et 5 m² de filtres par EH, en tenant compte de la nature des eaux (grises ou noires).

Choisir les bonnes plantes pour votre phytoépuration

Vos choix végétaux sont déterminants. Il est conseillé d’opter pour des espèces locales, capables de s’adapter à votre environnement et de couvrir diverses hauteurs et saisons de floraison. Quelques plantes efficaces comprennent :

  • Les roseaux communs (Phragmites australis)
  • Les massettes (Typha)
  • Les iris qui apportent une touche visuelle
  • Les scirpes et joncs pour leur capacité à détoxifier l’eau

Mesurer et surveiller la performance du système

Pour garantir une efficacité durable, il est essentiel de procéder à un entretien régulier. Cela inclut la taille annuelle des plantes, ainsi que l’évacuation des boues une fois tous les dix ans, pour éviter tout engorgement et préserver la performance des bassins.

En somme, la phytoépuration émerge comme une solution prometteuse et respectueuse de l’environnement pour l’assainissement des eaux. Une démarche à la fois économique et durable qui mérite d’être explorée plus en profondeur. L’assainissement par les plantes se pose comme une option prometteuse, alliant respect de la nature et efficacité pour un avenir plus vert.

Retour en haut